Les Vendeurs de Rêves II

Publié le par l'Agent-Conseil

 

L’un des débats les plus passionnants concernant la communication et les médias en particuliers est celui de la « vérité ».
Là-dessus, on pourrait en écrire des tonnes, mais nous allons nous contenter d’un résumé à la lumière de deux faits très intéressants :
« S’il existe, faut-il donner le mode d’emploi de l’extinction de l’espèce humaine ? »
Posé comme ça, je vois tout de suite votre réponse.
Mais posé différemment, cela donnerait :
« Doit-on surveiller et censurer les médias ? »
Curieusement, votre réponse s’inverse en un dangereux ballet manichéen. C’est normal quand on utilise un cadrage.
Bien entendu, la réponse n’est ni simple, ni binaire et dans tous les cas, il faut éviter la généralisation et les raisonnements fallacieux associés, effets de récence, de statu quo, l’illusion de savoir (ou identification), biais d’appariement, de cadrage (comme au dessus), etc.
Une radio d’opposition hongroise a vu ses subventions coupées, et bientôt ses fréquences réattribuées à une radio musicale, du fait de son appartenance à… l’opposition au régime (de droite, mais il pourrait être de gauche) en place. Ce n’est pas un cadrage, et c’est en Europe que ça se passe.

Révoltant n’est-ce pas ? Le régime hongrois saura justifier cette démarche, n’en doutons pas.

De l’autre côté, on a créé le virus ultime, H5N1 qui fait passer EBOLA pour un rhume des foins, ou presque. Sauf que les scientifiques néerlandais ont publié leurs recherches, comme cela se fait couramment, ce qui implique que le modus operandi de cette horreur pourrait être disponible au plus grand nombre, y compris aux terroristes de tous poils. Même si le protocole pour créer ce virus et loin d’être simple, Nature et Science n’ont pas publié les détails des travaux. Ils se sont autocensurés par précaution (c’est le principe), mais cela n’est-il pas un fâcheux précédent ?

Ces deux exemples montrent bien que le passage du message au plus grand nombre par le vecteur des médias est loin d’être innocent et qu’il implique dans tous les cas un organisme neutre et compétent (le CSA, en est un exemple en France) pour réguler cette information.

C’est le mot « Neutre » qui pose tout le problème, car il est par définition composé d’humains soumis au biais cognitifs.

BJC

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